Né en 1823, Théodule Ribot vit une enfance et une jeunesse difficile dans l’Eure, avant d’arriver à Paris en 1845. Après avoir enchainé plusieurs petits métiers alimentaires, il finit par pouvoir se former à la peinture dans l’atelier d’Auguste Glaize.
Influencé par les maitres espagnols du siècle d’or et grand admirateur de Courbet, Ribot participe naturellement au courant réaliste émergeant à la fin des années 1850. En 1859, il participe avec Legros, Whistler, Fantin-Latour ou encore Vollon à l’exposition organisée pour les refusés du Salon dans l’atelier de François Bonvin. Au début des années 1860 il expose finalement au Salon et s’impose avec ses « scènes de cuisine ». L’art de Ribot se caractérise par un emploi systématique du clair-obscur et un souci d’observation méticuleuse. Il peint et dessine ce qui l’entoure : scènes d’intérieur, nature mortes, portraits…
Notre dessin est une des nombreuses études faites par Ribot de ses propres mains à la plume ou au crayon. Véritables autoportraits, ces petits dessins traduisent toute la maitrise de l’artiste capable de représenter sa propre main à l’ouvrage. La pose des doigts et le mouvement de la main laissant imaginer qu’elle tient un crayon ou un pinceau. Techniquement, la feuille est l’archétype de la production graphique de Ribot. Le dessin à la plume est fin, rapide et précis. L’utilisation du lavis donne du volume et crée son fameux effet de clair-obscur.