Ambroise Duchemin
actualitésœuvrescataloguesà proposcontact
En vente

Sam Szafran

1934–2019

Gisant

Fusain sur papier
76 x 58 cm
Signé et daté en bas au centre : « Szafran 1967 »
Provenance :
Galerie Claude Bernard, Paris
Collection particulière

Sam Szafran, Samuel Berger de son vrai nom, naît en 1934 à Paris. Issu d’une famille immigrée, juive et polonaise, il vit les premières années de son enfance dans le quartier des Halles. Lors de la Seconde Guerre mondiale, Szafran parvient à échapper à la rafle du Vel’d’Hiv de 1942. Il se cache dans le Loiret, puis au sein d’une famille républicaine espagnole. Déporté dans le camp de Drancy à l’âge de dix ans, il perd une grande partie de sa famille dans les camps de concentration.

L’adolescent « insupportable », « rebelle », « infernal », tel qu’il se décrira lui-même plus tard, rentre en France (après quelques années en Australie) avec sa mère en 1951. À son retour à Paris, Szafran suit des cours du soir dans les écoles d’art avant d’entrer à l’Académie de la Grande Chaumière en 1953. Lors de ses pérégrinations à Montparnasse et à Saint-Germain-des-Prés, il rencontre de nombreux artistes, tels que Nicolas de Staël, Yves Klein et Jean Tinguely. Influencé par les œuvres de Kurt Schwitters et de Jean Dubuffet, Szafran crée des premières toiles abstraites et techniquement sophistiquées, ainsi que de nombreux carnets de croquis d’études figuratives. Au début des années 1960, sa rencontre avec Alberto Giacometti - qui devient une figure tutélaire pour Szafran - et la découverte du pastel impactent profondément son travail et entraînent un renouveau artistique. En 1964, il entre à la Galerie Claude Bernard, et présente sa première exposition personnelle chez le marchand Jacques Kerchache en 1965.

En 1967, date de réalisation de notre dessin, Szafran sort d’une longue dépression l’empêchant de peindre depuis près d’un an. Il recommence à dessiner au fusain sur de grandes feuilles de papier, des scènes d’atelier. Apparaît alors une série d’hommes nus allongés en contre-plongée, rappelant le Christ Mort de Mantegna. Pour ces « gisants », l’artiste dédouble les traits du fusain pour se concentrer sur le mouvement, paradoxalement immobile, de la figure allongée. Il joue avec la réserve du papier et laisse une grande partie de sa composition vide, créant une ambiance froide ainsi qu’une impression de déséquilibre et de mouvement de la figure.

Demander un renseignement