Ambroise Duchemin
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Pablo Picasso

1881–1973

Portrait de Suzanne Bloch

Plume et encre brune, lavis d'encre brune sur papier
170 × 120 mm

En 1900, à la suite de sa rencontre avec Carlos Casagemas à Barcelone, Pablo Picasso se rend pour  la première fois à Paris1. En France, il se rapproche du cercle d'artistes avant-gardistes de Montparnasse – et découvre l'œuvre de Paul Cézanne, Edgar Degas et Henri de Toulouse-Lautrec – qui le marque profondément. Après le suicide de Casagemas en janvier 1901, l'artiste s'installe définitivement à Paris2.

Picasso, qui traverse alors une période sombre, explore la vie nocturne : les cafés, les théâtres, les cabarets et le cirque l’intriguent et l’inspirent. Les marginaux, décrits par Karl Marx comme une « masse désintégrée jetée ici et là, que les Français appellent la bohème »3, figurent dans ses œuvres à partir d’octobre 1901. Les représentations de saltimbanques, de prostituées et de vagabonds, peints dans une palette bleue-verte inspirée par Le Greco – dont il se considère le successeur4 – caractérisent la période bleue du peintre (1901 – 1904). La mélancolie, exprimée dans les tableaux par les tonalités froides, est évoquée dans ses dessins par la représentation de figures torturées avec des traits rapides, spontanés et puissants.
En 1904, Picasso rencontre Fernande Olivier et s’installe au Bateau-Lavoir à Montmartre. Il entame sa transition vers la période rose.

Notre dessin fait partie d’une série d’au moins trois études à la plume, préparatoires au Portrait de Suzanne Bloch (ill. 1), peint au Bateau-Lavoir et est l’une des toutes dernières œuvres, si ce n’est le dernier tableau, de la période bleue. Suzanne Bloch était une chanteuse d’opéra. Sœur du violoniste Henry Bloch - intime de Picasso -, elle était célèbre pour ses interprétations de Wagner.

1 Jane Fluegel in William Rubin (ed.), Pablo Picasso: a retrospective, New York, The Museum of Modern Art, 1980, p. 28
2 Ibid, p. 47
3 Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852
4 Robert S. Lubar in Marilyn McCully (ed.), Picasso: The Early Years 1892 – 1906, Washington, National Gallery of Art, 1997, p. 145
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