Ambroise Duchemin
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Vendu

Léon Bonnat

1833–1922

Portrait de Victor Hugo (1802–1885)

26 octobre 1915
Mine de plomb sur papier
245 x 150 mm
Signé et daté en bas à droite : « L. Bonnat / xbre 26 / 1915 »
Titré en bas au centre : « Victor Hugo »

Originaire de Bayonne, Léon Bonnat reçoit sa formation artistique en Espagne auprès de Frederico de Madrazo, puis dans l’atelier parisien du peintre Léon Cogniet, et enfin à Rome lors d’un séjour à la Villa Médicis financé par sa ville natale. De retour en France en 1860, il s’impose rapidement comme une personnalité majeure du milieu artistique parisien. D’abord influencé par les espagnols, il peint essentiellement des peintures d’histoire et des sujets religieux. Mais fort du triomphe de son portrait d’Adolphe Thiers au Salon de 1877, il se tourne rapidement vers le portrait. Bonnat connaît de son vivant tous les succès et tous les honneurs. Il est nommé membre de l’Institut de France en 1888, directeur de l’École des beaux-arts en 1905 et directeur des Musées Nationaux de 1900 à 1922. Collectionneur averti, il lègue à la ville de Bayonne un remarquable ensemble de tableaux et de dessins qui constitue le premier fond du musée Bonnat-Helleu.
Dans ses mémoires, Bonnat relate sa rencontre avec Victor Hugo. À l’automne 1878, lors d’une discussion avec le journaliste Anatole de La Forge, le peintre exprime son admiration pour l’homme de lettres et son désir de réaliser son portrait (ill. 1), en échange duquel « [il] ne lui demande qu’un autographe de quelques lignes ». Le soir même, La Forge fait inviter Bonnat chez l’écrivain, rue de Clichy, qui accepte de poser pour lui. Il le représente à l’âge de soixante-dix-sept ans, le regard fixe, assis, glissant sa main droite dans sa veste, sur son cœur, et appuyant son bras gauche sur un ouvrage d’Homère pour porter sa main à la tête, dans une attitude qu’aurait naturellement adoptée Hugo pendant les séances de poses. Exposée au Salon de 1879, l’œuvre connaît un immense succès critique. Image désormais ancrée dans la mémoire collective, le tableau fait de Hugo un patriarche moderne, le père du romantisme ainsi que celui de la jeune Troisième République.
Lors de la création du musée Victor Hugo en 1902, Paul Meurice commande à Bonnat une réplique de cette image devenue incontournable. Le peintre a en effet repris plusieurs fois la composition, notamment en dessin. On en connaît au moins deux versions : l’une à la plume est conservée au musée du Louvre , l’autre à la mine de plomb est l’objet de cette notice. Les deux feuilles ont un cadrage plus serré, centré sur la tête et la main du poète, qui accentue l’expression de son visage et la profondeur de son regard. Cette composition donne un caractère plus intime aux dessins, vraisemblablement tracés pour des amis ou connaissances. Il ne s’agit donc pas d’œuvres préparatoires mais de répliques postérieures ou ricordi.

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