Ambroise Duchemin
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Georges Seurat

1859–1891

Vaches dans un pré

Vers 1883
Huile sur panneau
15,5 x 24 cm
Provenance :
Succession de l’artiste
Collection particulière, France
Christie’s, Londres, Impressionist & Modern Art Day Sale, 6 février 2020, lot 373
Collection particulière
Publications :
César Mange de Hauke, Catalogue raisonné, Seurat et son œuvre, vol. I, Paris, 1961, n°49, p. 26
Henri Dorra et John Rewald, Seurat, Paris, 1959, n°58, p.55

Dans les années 1880, Georges Seurat fonde le néo-impressionnisme. Ce mouvement est l’aboutissement d’un processus itératif, combinant une compréhension aiguë des classicismes de Nicolas Poussin et Jean-Auguste-Dominique Ingres, une sensibilité impressionniste avec une approche théorique, presque scientifique, de la couleur.
Celle-ci se fonde sur les lectures de Seurat, notamment La Grammaire des arts du dessin de Charles Blanc (1867), préférant l’emploi de couleurs juxtaposées sur la toile au mélange préalable de ces pigments sur la palette. Seurat lit surtout la Théorie scientifique des couleurs d’Odgen Rood (1879), vulgarisant les dernières découvertes sur la lumière, et insistant sur la complémentarité des couleurs. Le peintre y trouve la solution à ses préoccupations plastiques : son pointillisme favorisera les contrastes chromatiques grâce à une technique révolutionnaire - la touche « balayée ».

D’abord élève d’Henri Lehmann, Seurat rejette vite l’enseignement académique de son maître pour s’intéresser à la vie populaire et quotidienne, représentant les ouvriers, les paysans.

Admirateur des peintres de l’école de Barbizon, il choisit de ne représenter en peinture presque que des paysages et sujets ruraux. Au cours des premières années de la décennie 1880, il peint une vingtaine de toiles et près de soixante-dix esquisses sur panneaux de bois représentant ces thèmes. La ville et l’industrialisation sont réservées au dessin monochrome, la campagne à la peinture polychrome.

Notre petit tableau fait partie des croquis sur panneaux de bois que Seurat appelle ses « croquetons ». Il leur accorde une grande importance et les expose toujours aux côtés des toiles. Ces croquetons peuvent être des esquisses saisies pour elles-mêmes, sur le vif, ou des études en vue de grandes compositions, se concentrant sur une figure, un groupe, ou un élément du tableau.
Maniables et résistants, les panneaux de bois lui permettent de travailler sur le motif.
Ils sont souvent traités sans préparation, l’artiste utilisant les tonalités orangées du bois brut pour rehausser l’huile appliquée en touches croisées et fouettées. Des lignes de réserve apparentes définissent les plans. La structure est synthétique et géométrique, à l’instar de la perspective rudimentaire organisée en blocs de vert de notre esquisse.

Les croquetons témoignent de l’intensification progressive du divisionnisme de Seurat. Entre 1882 et 1883, période au cours de laquelle est peinte notre tableau, Seurat abandonne la palette terreuse et sombre de l’école de Barbizon pour adopter une gamme plus claire marquée par l’impressionnisme. Cette
évolution est l’ultime étape de la mise au point du néo-impressionnisme. En 1884, il peint son manifeste :
Une baignade à Asnières.

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