Né et mort à Aix-en-Provence, François-Marius Granet est l’élève de Jean-Antoine Constantin (dit Constantin d’Aix) dans sa ville natale. En 1798, il gagne Paris et entre dans l’atelier de David aux côtés de son ami Auguste de Forbin. Il rencontre dans l’atelier du maitre néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres avec qui il entretient une longue relation d’amitié d’abord à Paris, puis à Rome où Ingres immortalise son portrait. En 1802, Granet part pour la Ville éternelle avec son ami Forbin. Il y reste près de vingt années, entrecoupées de quelques séjours à Paris ou en Provence.
D’abord paysagiste, Granet peint en plein air la campagne romaine ainsi que l’architecture de la ville. Il représente également des intérieurs d’églises et des sujets d’histoire souvent inspirés par la vie des grands peintres. Sa production graphique est basée sur les mêmes sujets et se divise en deux groupes : les aquarelles, très fluides et à l’aspect moderne représentant exclusivement des paysages, et les dessins à la plume et au lavis brun que Granet affectionne pour ses scènes d’intérieurs ou vues de cloitres. Ses envois fréquents au Salon à Paris lui valent un vif succès et une renommée considérable.
À son retour d’Italie, l’artiste exerce des fonctions officielles, d’abord conservateur au musée du Louvre puis au Château de Versailles. Nommé en 1833, Granet y organise le musée Historique à la demande de Louis-Philippe. Il s’installe à Versailles et quitte de moins en moins sa résidence installée dans les dépendances du musée. Il dessine à l’aquarelle le parc et les environs du château. Peu de temps avant sa mort, il lègue au musée de sa ville natale près de quatre cents tableaux et mille deux cents œuvres sur papier. Le musée sera rebaptisé cent ans plus tard en son honneur. En marge de ce don il lègue aussi au Louvre deux cents dessins et aquarelles devant être prélevés de la donation aixoise.
Granet, nommé conservateur en titre des peintures du Louvre en 1826 a obtenu à ce titre un atelier au troisième étage de la Galerie du Bord-de-l’eau du musée. Cet atelier sous la charpente du toit représenté dans notre dessin à la plume, au lavis et aux rehauts d’aquarelle a aussi été peint par l’artiste. Il l’a représenté dans Léontine peignant dans l’atelier de Granet au Louvre (Dijon, Musée Magnin) et s’en est vraisemblablement inspiré pour son Padre Pozzo peignant entouré de religieux de son ordre peint en 1838 (Ill.1).