Ambroise Duchemin
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Auguste Rodin

1840–1917

L'Enfant prodigue

Plume et lavis d'encre brune, gouache blanche sur papier, marouflé sur papier
210 × 162 mm
Provenance :
Collection Rose ou Auguste Beuret, Paris
Collection Claude Roger-Marx, Paris
Collection Jean Cau, Paris
Christie’s New York, 10 novembre 1994, lot 105
Collection particulière
Sotheby’s New York, 10 novembre 2000, lot 132
Collection particulière
Sotheby’s Londres, 9 février 2012, lot 147
Collection particulière
Publication :
Octave Mirabeau, Les Dessins d'Auguste Rodin (Recueil Goupil-Fenaille), 1897, pl. 126

Dans les années 1880, la série des « dessins noirs » - des figures maniéristes dans des poses contorsionnées exécutés à la plume et à l’encre brune - d’Auguste Rodin est étroitement liée à La Porte de l’Enfer. Ces feuilles, aux sujets sombres et tourmentés, ne sont pas systématiquement préparatoires à l’ambitieuse composition mais témoignent de l’inclination de Rodin pour les thématiques infernales. Si Rodin s’inspire principalement de La Divine Comédie de Dante Alighieri, il ne s’y limite pas et incorpore dans son projet d’autres sources, d’autres sujets. Issu du Nouveau Testament, le retour de l’enfant prodigue est un classique de l’Histoire de l’art. Dans la continuité de ses réflexions pour La Porte de l’enfer, Rodin réalise deux œuvres sur ce thème : une sculpture - du fils seul - et notre dessin - du fils dans les bras de ses parents. La parabole biblique de L’Enfant prodigue illustre l'amour inconditionnel d'un père pour ses deux garçons : le cadet, ayant dilapidé les richesses paternelles, revient, humilié, implorer la clémence familiale. Notre dessin représente l’instant où, dans une tendre étreinte familiale, le fils est pardonné.

Notre feuille fut intégrée au remarquable « Recueil Goupil » (ou « Recueil Fenaille ») - un florilège préfacé par Octave Mirbeau, commandé par Maurice Fenaille, édité par la Maison Goupil en 1897, sous le titre Les Dessins d’Auguste Rodin. Les cent quarante-deux dessins reproduits dans le recueil furent sélectionnés par Rodin lui-même et comptent à l’évidence parmi ses plus belles œuvres graphiques. La quasi-totalité des dessins originaux sont aujourd’hui dans des collections muséales, notamment le musée Rodin qui conserve environ quatre-vingt de ces dessins, ainsi que les musée des Beaux-Arts de Lyon et des Arts Décoratifs de Paris qui en possèdent une dizaine chacun. Peu demeurent en mains privées.

Le sujet de notre dessin - l’amour filial - incita certainement Rodin à l’offrir à sa compagne Rose Beuret ou à son fils Auguste Beuret. Il entra ensuite dans la collection de l’écrivain, critique et historien de l’art Claude Roger-Marx, puis dans celle de l’auteur et journaliste Jean Cau.

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