Dès son plus jeune âge, André Devambez dessine des batailles historiques, écrit et illustre ses propres contes, bandes-dessinées et pièces de théâtre. En 1883, il entre dans l’atelier de Gabriel Gay, puis à l’Académie Julian en 1885, où il reçoit l’enseignement de Benjamin-Constant et de Jules Lefèbvre. Il assiste également son père dans son activité de graveur et d’imprimeur, Passage des Panoramas à Paris. Après l’obtention du prix de Rome en 1890, il séjourne trois ans à la Villa Médicis entre 1893 et 1896. Au tournant du siècle, l’artiste est connu et apprécié des critiques et du public. Il ne s’assimile à aucun courant artistique contemporain, séduisant par l’originalité de son style ainsi que par la fantaisie et l’humour de ses thèmes. Devambez collabore à plusieurs journaux et illustre des centaines de menus, en-tête de lettres, invitations et programmes, ainsi que quelques œuvres de publicités narratives pour des assurances et produits alimentaires. Il est également sollicité pour l’illustration de contes, de nouvelles et de romans.
Devambez se spécialise dans la production de tableaux de petits formats, à l’instar de notre œuvre, qu’il désigne lui-même les « Tout-petits ». Ce nom est inspiré par l’«Assemblée des Tout Petits » de la galerie Georges Petit, dont Devambez est alors sociétaire. Ces huiles et gouaches représentent le plus souvent des scènes de rue, d’intérieurs et des épisodes tirés de légendes ou de contes. Fasciné par les récits populaires, les histoires féeriques, en particulier les sujets médiévaux, Devambez met aussi bien en scène des forêts mystérieuses et enneigées peuplées d’enfants que des auberges inquiétantes. Il peint souvent sur le motif et ne se déplace jamais sans sa boîte à pouce, toujours dans l’idée de trouver l’inspiration et un cadre approprié pour une petite scène de genre. Il place ainsi un chat botté, des rois mages ou un guet-apens sur ses études de paysages faites en Alsace, en Suisse, en Normandie, en Provence ou à Barbizon.
La figure du vieil homme à la toge rouge est un leitmotiv dans l’œuvre de Devambez. Elle a généralement trait à des sujets d’inspiration médiévale à l’image de notre gouache représentant un homme de loi ou magistrat moyenâgeux. Le personnage traité dans des tons sombres contraste fortement avec le fond jaune, l’artiste ayant inversé le jeu d’ombre et lumière classique en éclairant l’arrière-plan et en assombrissant le sujet.