Ambroise Duchemin
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Vendu

Albert Decaris

1901–1988

La Lune

Crayon, plume, encre noire, lavis d’encre noire et grise sur papier
400 × 274 mm

Dès son plus jeune âge, Albert Decaris se distrait en dessinant et en copiant des publicités. En 1905, il entre dans l’atelier d’Antoine Dezarrois à l’École Estienne auprès duquel il apprend la gravure, tout en s’intéressant à la peinture et à la sculpture. Il parfait sa formation à l’École des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Fernand Cormon avant d’obtenir le Prix de Rome de gravure en 1919. Il part alors cinq ans à la Villa Médicis. Outre l’Italie, ses années de formation sont marquées par plusieurs voyages en Corse, en Espagne et en Grèce. Surnommé le « Piranèse moderne » pour son goût de l’architecture, Decaris s’impose comme un illustrateur de premier plan dans l’Entre-deux guerres. Il dessine notamment des planches pour des publications de Macbeth de William Shakespeare, Les Lettres de Rome de Francois-René de Chateaubriand, ou encore pour L’Iliade et Don Quichotte. À partir de 1935, Decaris dessine et grave des timbres pour la Poste française, activité qui l’occupe jusqu’à sa mort en 1988.

Outre la littérature, Decaris puise son inspiration dans la mythologie grecque et dans le répertoire allégorique, qu’il mêle parfois à des sources d’histoire contemporaine donnant à ses œuvres une inspiration oscillant entre réel et imaginaire, flirtant parfois avec le surréalisme. En gravure ou en dessin, la technique de Decaris est immédiatement reconnaissable. Adepte du noir et blanc, il joue sur les contrastes de lumière, donnant une ambiance sombre, presque futuriste à ses compositions. Son dessin est académique mais ses canons proches de l’Art Déco témoignent d’une perméabilité aux courants artistiques de son temps, flirtant même parfois de l’art abstrait.

Notre dessin montre une figure nue, allongée et partiellement drapée, assise sur une roche et se protégeant de la lumière de la lune. Il fait partie d’une série d’études que l’artiste a réalisé sur les différentes phases de la journée, ici la nuit. Le décor froid, le canon classique et le rendu sculptural de la figure ainsi que la puissance allégorique de la feuille témoignent d’une influence des artistes réalistes italiens du XXe siècle, notamment Giorgio de Chirico, dont les représentations de la Mélancolie sont évoquées dans notre dessin.

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